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Archive journalière du 27 jan 2008

Petits poètes pas très chouettes

J’étais hier soir à Saint-Nicolas-de-Port, invitée pour la seconde fois à une soirée poésie. Le programme annonçait quatre autres poètes et, pour les intermèdes musicaux, le talentueux harmoniciste Alain Delhotal et son orchestre.

Depuis le temps que je navigue dans les animations liées à la poésie, je sais qu’il ne faut jamais s’attendre à un public très nombreux. Lorsque nous avons une trentaine d’auditeurs, nous sommes comblés !!!

Ce qui ne change jamais non plus est le comportement de certains poètes qui se prennent pour la septième merveille du monde et qui assomment le public de leurs vers creux, qui n’ont de poétique que la rime souvent laborieuse et fade. Comme disent les jeunes : « ils se la pètent ! ».

Depuis qu’il est possible à n’importe quel quidam de publier ses œuvres, à compte d’auteur ou en auto-édition, nous assistons à la multiplication des recueils. Et parce qu’ils ont accouché d’un livre, les poètes les plus médiocres, ceux qui jamais n’auraient dû avoir l’opportunité d’ennuyer le monde avec leurs vers de mirliton, se gonflent d’importance comme la grenouille crevant d’imiter le bœuf.

J’entendais récemment un de ces rimailleurs déclarer sans crainte du ridicule qu’il n’avait pas besoin de travailler, les vers lui venaient naturellement sous la plume et ne nécessitaient aucune correction. Eh bien j’avais envie de lui dire que cela se voyait et s’entendait ! Car il n’y a que les médiocres et les fats pour prétendre le travail superflu. Même Victor Hugo, qui n’avait pas du talent mais du génie, travaillait avec acharnement. Alors nous, petits poètes anonymes, qui n’arriverons jamais à la cheville du grand Victor, nous pourrions lui revendiquer l’égalité, voire même la supériorité puisque nous pondons des vers comme les poules des œufs, avec naturel et gloriole ? Allons ! ceci n’est pas sérieux ! Quel que soit le domaine, il faut travailler pour arriver au sommet et encore davantage pour s’y maintenir. Le talent ne suffit pas. La seule différence est que grâce au talent, le travail impliqué ne se devine pas. C’est comme pour le patinage artistique : quand on regarde patiner les grands champions, on n’imagine pas les heures d’entraînement nécessaires et on se dit qu’on pourrait peut-être en faire autant. Quand on voit les médiocres qui chutent à chaque saut, on se dit… eh bien !… on ne se dit rien, on zappe !

La soirée d’hier n’a pas échappé au manque de modestie et d’éducation de certains de mes « collègues ».

La poésie et la musique font habituellement aussi bon ménage que la poésie et la peinture. Ce sont des disciplines complémentaires. Or nous avions la chance, nous petits poètes dont la notoriété ne dépasse pas le cercle familial et amical, d’avoir avec nous Alain Delhotal et son orchestre pour assurer les intermèdes musicaux. Mais lorsque l’harmoniciste et ses musiciens ont voulu prendre le relais après plusieurs lectures, certains poètes ne l’ont pas entendu de cette oreille ! Quoi, on allait leur voler quelques minutes de parole ? Les priver de déclamer leurs textes, leurs chefs-d’œuvre ? Les empêcher de continuer à anesthésier le public qui commençait, non pas à pâmer de plaisir, mais à s’assoupir ? Des voix se sont impoliment élevées pour manifester contre l’intrusion des musiciens. On voulait bien de la musique, puisque les organisateurs avaient jugé utile de mélanger les genres, mais que Diable ! pendant la pause, quand les auditeurs aux oreilles ravies par le son de leurs mots iraient se désaltérer au bar, déguster une bière et s’extasier encore sur la poésie sublime qu’ils venaient d’entendre, se rafraîchir l’âme et le cœur afin de mieux apprécier les suivants !

Non, vraiment, Alain Delhotal et ses musiciens ne méritaient pas ce mépris affiché alors qu’il sont dans leur art plus professionnels que nous dans le nôtre. J’ai honte parfois d’appartenir à cette corporation de poètes amateurs qui se vautrent dans la suffisance et l’arrogance comme des porcs dans leur soue!

Le public aura néanmoins pu apprécier la valeur du groupe Hormo&Co, à la fois durant l’entracte et à la fin du récital. A noter qu’Alain et ses complices ont proposé des morceaux en adéquation avec la poésie (Les feuilles mortes, La bohème, etc.), signe d’intelligence et de respect.

A signaler aussi la performance de Graziella Medot qui nous a enchantés avec un joli conte dit par cœur et parfaitement interprété. Et de surcroît sans « se la jouer grave », comme dirait mon fils… J’espère avoir un jour l’opportunité de l’inviter à mon tour lors d’une soirée poésie qu’il m’arrive d’organiser sur Laxou.

Pour ceux qui apprécient l’harmonica et qui voudraient découvrir cet étonnant petit instrument, Alain Delhotal et ses musiciens seront le 8 février au foyer culturel de Saint-Max. L’entrée est libre. Et pour en savoir plus sur ce groupe : www.harmoco.com

 Pour voir quelques photos de la soirée (réalisées par mon fils Stefan avec son téléphone portable car Monique avait oublié son appareil photo), cliquer sur l’onglet photos.




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